dimanche 03 décembre 2006

Les timbres de l'émission " dite de BORDEAUX "

  HISTORIQUE

         La proclamation de la Troisième République, le 4 septembre 1870 après la capitulation de Sedan, devait nécessairement entraîner une modification des timbres­ poste précédemment à l'effigie de l'empereur Napoléon III.

Dès le 8 septembre 1870 M. Hulot, fournisseur habituel de l'administration fut contacté et dès le 11 octobre 1870 des timbres semblables à ceux parus en 1849 mais "dentelés" sortirent de la Monnaie de Paris. Mais dès le 19 septembre Paris fut complètement investi par les ennemis.

L'administration dut s'organiser pour ravitailler la province en timbres-postes.

          Monsieur Sténackers, Directeur général des télé­graphes et des postes fit parvenir, par ballon monté, au gouvernement qui était à Tours et épinglé à ses di­rectives destinées à M.Delebesque, directeur de la Monnaie de Strasbourg qui s'était replié sur Bordeaux, un exemplaire du nouveau timbre que Paris avait tiré en utilisant les galvanos de 1849.

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LA FABRICATION - LES REPORTS LITHOGRAPHIQUES.

Le premier essai du 20 centimes dit "Type I" qui fit son apparition vers le 13 novembre 1870 fut dessiné à la plume sur pierre lithographique par M. Dambourgez artiste lithographe.

Les premiers tirages n'eurent pas, pour ce motif, la finesse exigée.

On mit en service un autre type de 20 centimes cette fois dérivé d'une gravure sur pierre exécutée par un autre artiste graveur M. Léopold YON. C'est le type II du 20 centimes.

Les résultats ayant été jugés nettement supérieurs aux précédents, M.Léopold YON fut chargé d'exécuter la série complète des valeurs du 1 centime au 80 centimes qui sortirent, pour la plupart, courant décembre 1870.

Il commença par le 1 centime qui, pour la valeur, fut copié sur le modèle des petites valeurs de l'émission au type Napoléon III qui fut également utilisé pour les 2 et 4 centimes.

Les autres valeur 5 - 10 - 20 - 30 - 40 et 80 centimes s'inspirent du modèle de 1849.

          Pour passer de l'original à la planche destinée à l'impression il est nécessaire de le multiplier par une opération dite de "report".

         Cette multiplication de l'original se fait ainsi: on tire seulement 15 épreuves de l'original.

          Ensuite on les pique sur un papier fort et on les décalque sur une pierre de façon à obtenir un bloc de 15 soit 3 rangées de 5 vignettes, désigné sous l'appellation de "bloc-report" qui, à son tour, servira de matrice qui elle-même sera reportée sur la grande pierre permettant d'obtenir des feuilles de 300 ( 20X15 ) vignettes.

          L'utilisation intensive de certaines valeurs entraî­nera la nécessité de reconstituer de nouveaux blocs­reports dont certaines caractéristiques leur sont propres par exemple:

             - des retouches du cadre ou des défauts

             - ou encore des modifications de l'aspect du dessin original.

          Ce sont ces particularités qui en permettent la reconstitution.

          Le 20 centimes type III n'a pas eu l'honneur d' une matrice originale.

          Il n'est que le résultat du report sur pierre du cadre du 30 centimes et de la tête du 20 centimes type II.

          Le nombre de reports est de:

          3 pour le 1 centime

          2       "        "        2 centimes

          2                          4        "

          2       "        "        5        "

          2                "        10      "

          2       "        "        20      "        "        au type I

          3                          20      "        "        au type II

          2       "                 20      "        "        au type III

          1       "        "        30 centimes

          1       "        "        40 centimes

          1       "        "        80 centimes

          La fabrication des timbres de l'émission de BORDEAUX fut arrêtée officiellement un peu plus d'un mois après la fin du siège de PARIS.

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Documentation

Description générale des timbres-postes de l' émission de BORDEAUX ( 1870-1871 ) de Paul DILLEMAN.

L'oblitération

"petits chiffres" ou "gros chiffres"

          La Direction Générale des Postes décida la mise en service, dès 1852, de cachets oblitérants à chiffres, pour remplacer les "grilles" trop anonymes. Cette première nomenclature est dite " petits chiffres ".

Début 1862, l'Administration décide de remplacer les "petits chiffres" par des "gros chiffres", et établit en juillet 1862, une seconde nomenclature, dans l'ordre alpha­bétique des bureaux.

Le Bureau du Matériel ayant toujours ,en réserve, un cachet identique à ceux en service dans les Bureaux, décide de les redistribuer selon la seconde nomenclature. De leur coté, les Bureaux doivent envoyer leur cachet "petits chiffres" au Bureau "gros chiffres" de la nouvelle nomenclature.

C'est ainsi qu'on trouvera des "échanges" assez curieux: le Bureau Ville-en-Tardenois, département de la Marne (49) N° G.C. 4222 de la nouvelle nomenclature recevra, de Monaco, le « petits chiffres 4222 »

L'identification sur timbre détaché n'est certaine que pour les timbres Empire lauré, émissions-de-Bordeaux et cérès.

Ici, nous somme en présence d'un 80 centimes de l'émis­de Bordeaux, tirage du 10/12/1870.