HISTOIRE DES PREMIERS TIMBRES-POSTE FRANCAIS
C’est le 6 Mai
1840 que fut mis en vente en Angleterre le 1 Penny noir à l’effigie de la reine
Victoria.
Le
nombre de lettres transportées, 76 millions en 1839, doublait dès 1840 (il
passait à 563 millions en 1841 pour atteindre 1,650 millions en 1849).
La création du timbre
poste répondait donc à un besoin mais la France restait dans l’expectative, le
Post office ayant connu durant la période initiale un important déficit.
Certains intérêts
personnels n’étaient pas non plus étrangers à l’hostilité témoignée au projet
de la création de la taxe unique à 20 centimes.
C’est le 24 Février
1848 que la 2ème République fut proclamée. Etienne ARAGO fut nommé à
la direction de l’Administration Générale des Postes en remplacement de DEJEAN.
ARAGO reprend le projet
de St PRIEST et, c’est le 24 Août 1844, que le décret loi est voté. Il sera
promulgué le 30 Août 1848. A compter du 01 Janvier 1849, toutes les lettres
jusqu'à 7,5 grammes circulant de bureau à bureau seront taxées à 20 centimes.
L’Administration des Postes est autorisée à vendre au prix de 20 centimes, 40
centimes et 1 Franc des timbres dont l’apposition sur une lettre suffira pour
opérer l’affranchissement.
En 4 mois, tout un
service était à mettre sur pied, des maquettes à accepter, des problèmes de
fabrication à résoudre. Le 1er Janvier 1849, chaque bureau de France
et d’Algérie devait être à même de répondre aux demandes.
La firme PERKINS BACON
et PETCH (qui fabrique les timbres anglais) offre ses services. Le prix de 1
Franc la feuille de 240 timbres est jugé trop élevé.
Les propositions
affluent, en fin de compte , l’Hôtel de la Monnaie fabriquera les timbres. Ils
seront rectangulaires à l’effigie de la République.
L’encadrement portera
en haut « République Française », la valeur sera répétée de chaque côté du mot
« poste » en bas du timbre.
C’est ici qu’apparaît
un certain M.HULOT qui avait déjà eu l’occasion d’utiliser des procédés
galvano-plastiques pour l’impression des billets de banque.
Le 11 Septembre 1848,
un comité de Graveurs choisit, parmi plusieurs autres, le timbre proposé par
M.BARRE père, Graveur Général des Monnaies qui, en 5 semaines, réalise le
poinçon original.
Il ne faut pas plus de
temps pour obtenir des planches de 300 vignettes à partir de ce poinçon.
Les presses à bras de
la Monnaie tirent jusqu’à 1 200 000 timbres par jour. Une semaine avant
l’échéance, le stock était suffisant pour couvrir les besoins de tous les
bureaux de France et d’Algérie et pour conserver un stock de 20 millions de
vignettes.
Notre premier timbre
était né. De couleur noire, il était d’une valeur de 20 centimes correspondant à
l’affranchissement d’une lettre dont le poids ne dépassait pas les 7,5 grammes
prévus.
A noter que la raison
qui fit retenir la couleur noire était simple. L’encre noire seule permettait le
tirage de jour et de nuit. Or il fallait faire vite.
Le tirage s’effectuait,
nous l’avons vu, par planche de 300 faite de 2 galvanos de 150 timbres, chaque
feuille étant composée de 10 fois 15 timbres et séparées par un intervalle
vertical.
Pour la confection
d’une planche, on prenait sur le poinçon original (placé à l’envers) des
empreintes à la Gutha Percha. Ces empreintes ou matrices (à l’endroit) étaient
placées côte à côte, une marge régulière étant laissée entre chacune puis plongé
dans un bain électro-chimique. On obtenait ainsi des clichés à l’envers en
métal.
1er janvier
1849
Emission du 20 centimes,
Tirage 41 millions d’exemplaires.
On trouve aussi par
ordre chronologique :
01 Janvier 1849
1
Franc vermillon d’abord orange. Les galvanos s’étant oxidés,
il avait fallu
changer d’encre vers 12 heures le 1er Janvier 1849.
Tirages 250 000 vermillon dont 125 000 vendus (retirés de la circulation en
décembre 1849 et remplacé le 01 Décembre 1849 par le 1 Franc Carmin.
Ce timbre est très rare et constitue le clou de la collection Française).
Plus 250 000 rouge-brun tous vendus.
01 Décembre 1849
1 Franc carmin
Tirage 2 634 000 exemplaires.
03 Février 1850
40 Centimes orange
Tirage 4 198 200 exemplaires.
Destiné aux lettres chargées ou recommandées.
Deux clichés du 20 centimes s’étant glissés dans une planche, on retoucha les
chiffres sur le Galvano. Le « 4 » apparaît plus évasé que dans le type normal.
Ce sont ces timbres qui sont catalogués « Type retouché ». Il existait donc deux
timbres de ce type par planche de 300.
01 Juillet 1850
25 centimes bleu
Succédant au 20 centimes par suite de l’élévation de la taxe d’affranchissement
(l’année 1849 fut désastreuse sur le plan économique et l’expérience anglaise
n’empêcha pas le Gouvernement de s’affoler.
Il n’inventa rien et pour combler le déficit, la taxe fut portée de 20 à 25c).
23 Juillet 1850
15 centimes vert
Tirage 3 309 900 exemplaires.
Servant
en principe à l’affranchissement du courrier de Paris pour Paris.
12 Août 1850
10 centimes bistre
Tirage 13 618 100 exemplaires.
Destiné à l’affranchissement de la correspondance locale sauf Paris.
Toutes ces émissions
comportent des têtes-bêches. Les plus rares sont celles du 15c vert (une seule
connue) et 1 Franc vermillon (une seule connus dans un bloc de 4).
A l’exception du 1 Franc, tous ces timbres ont fait l’objet d’une réimpression
en 1862 dans les couleurs employées à cette époque, qui sont généralement plus
claires que celles de 1849/1850 mais avec les planches originales.
Il est curieux de
constater que c’est à la demande de Sir Rowland Hill que l’Administration
Française consentit à remettre sur presse les anciens clichés conservés au
Musée.
En effet, Sir Rowland Hill, promoteur de la réforme postale en Angleterre et
inventeur du timbre poste, avait été nommé Sre Gal des Postes Britanniques.
Homme pratique, il entreprit dès 1862 de former une collection de timbres postes
et pour cela il s’adressa à tous les offices étrangers.
En France, on n’avait pas songé à conserver d’anciens timbres, cependant il
restait depuis l’inventaire du 4 Mai 1854, quelques feuilles des premiers
timbres impériaux provenant d’un excédent. Il fut donc décidé qu’on
réimprimerait les timbres manquants.
Vous pouvez constater
que le classement des catalogues ( par ordre de Valeurs) ne respecte pas l’ordre
chronologique.
Ce que l’on peut dire
de cette première émission, c’est avant tout le haut degré de qualité atteint.
Jean-Jacques Barre, Graveur de la Monnaie, avait beaucoup de talent. Quant à
M.Hulot, parfait exécutant, nous devons reconnaître la perfection de ses
réalisations.
On retrouve cette
perfection dans les premiers timbres de Grèce à tête de Mercure dits tirages de
Paris dont les feuilles, sorte d’échantillons, accompagnèrent les planches et
les presses à Athènes. Là, malheureusement, on ne sut pas continuer à imprimer
avec autant de soin.
Un reproche cependant,
M.Hulot qui avait reçu le titre d’Adjoint au Graveur Général des Monnaies,
voulut se constituer un monopole et en tirer le maximum de profit.
A peine créé, le timbre
apporta de nouveaux soucis à l’Administration : Fraudes par lavage, grattage,
etc.
De nouveaux projets
affluèrent :
Essais Charrier :
Chaque timbre était muni en travers d’une petite mèche de soie qu’il suffisait
de tirer pour le déchirer.
Timbres imprimés sur
pain d’hostie. Un coup de tampon et le timbre volait en miettes.
Le projet le plus
fumant fut incontestablement celui qui proposait d’attacher à chaque timbre un
peu de fulminate qui, frappé, devait faire explosion et le détruire à tout
jamais. Ce projet fit l’effet d’une bombe mais ne fut pas retenu pour le bonheur
des collectionneurs et de la sécurité des postiers.
OBLITERATIONS
L’oblitération la plus
courante est l’oblitération grille. L’étoile de points se rencontre surtout sur
le 15 C (Paris).
Les cachets à date sont
très recherchés. Ils ont été employés en 1849 dans l’attente de l’équipement de
certains bureau en « grille ».
Parmi les oblitérations,
on rencontre encore :
-
Grille rouge
-
Grille sans fin
-
O.R. dans un cercle (Origine Rurale. Cachet
apposé par les facteurs ruraux sur les lettres qui lui sont remise de la main à
la main et qu’ils distribuaient dans une même tournée).
-
N° Il s’agit de numéro apposé par le facteur
sur les lettres trouvées dans les boites.
-
Losange petits chiffres.
Dossiers -
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