LE SIEGE DE PARIS
Dès le 05 Septembre, M.Hulot avait reçu 3 poinçons de reproduction du
type gravé par M.Barre Père en 1848 en même temps que les clichés suivants :
-
4 demi planches
de 10c (N° 1)
-
8 demi planches
de 20c (N° 3)
-
2 demi planches
de 40c (N° 5)
Trois jours après, M.Hulot était invité
« provisoirement » à s’occuper sans délai des travaux nécessaires pour la
reproduction des planches et l’impression des timbres poste.
Dès le 11 Octobre, la monnaie livrait la nouvelle
émission, dite « Siège de Paris », à l’effigie de la république. Ces timbres
furent dentelés comme ceux de l’empire 131/2 / 14.
Trois valeurs furent émises :
11 Octobre 1870
10c bistre
20c bleu
Décembre 1870
40c orange
Ces trois timbres continuèrent à être imprimés pendant
plusieurs années. Ils présentent de grandes variétés de teintes, surtout le 40c
orange.
Imprimée avec les planches de 1849, on retrouve dans
cette émission, le 40c orange « chiffres 4 large ». On ne peut cependant
confondre les 2 émissions, celle de 1849 étant non dentelée.
L’émission du « Siège de Paris » servit en 1871 dans
les colonies générales en « non dentelés » et pourrait être confondue avec
l’émission de France de 1849 ( puisque imprimés avec les mêmes planches – même
variété).
En fait, la couleur des 10c bistre et 40c orange est
beaucoup plus claire dans l’émission des colonies. Enfin, l’oblitération permet
également, dans presque tous les cas, de différencier ces émissions.
Revenons en arrière. C’est le 18 Septembre 1870 que
Paris fût investi par les Allemands. Dès le lendemain, les moyens de
communication avec la province furent coupés.
On chercha, comme à Metz, d’avoir recours aux ballons.
La première tentative fût faite le 23 Septembre par l’Aéronaute Durof à bord du
Neptune, qui emporta un chargement de lettres et dépêches. Elle réussit
parfaitement et le ballon atterrit près d’Evreux (L’Union, dont le départ était
prévu pour le 21 Septembre s’était déchiré pendant le gonflement).
L’histoire de chacun des ballons qui quittèrent Paris
mériterait d’être contée.
Deux d’entre eux furent perdus en mer. L’aventure la
plus extraordinaire fût celle du « Ville d’Orléans » (Aéronaute Rolier, Passager
Bezier) qui, poussé par un vent violent, se posait en Norvège après avoir
franchi la mer du Nord et parcouru 1 305 Kms en 13 h 45, soit à la moyenne de
près de 100 Kms/h.
L’investissement de Paris eut pour effet de priver
toute la France de son réapprovisionnement en timbres. Il fallait donc
improviser une fabrication complète en Province. Tout jusqu’alors ayant été
centralisé à Paris, la tâche était difficile.
On eût pu envoyer par ballon les clichés nécessaire en
coquilles galvanoplastique, mais il y avait la rivalité de deux directeurs des
Postes Paris et Tours, et puis M.Hulot, qui demandait des mois pour établir une
planche de 150 timbres, eut-il conseillé une solution aussi simple permettant
d’effectuer le même travail en 3 jours ? Nous pouvons en douter !
Il est encore possible de se procurer la plupart de
ces timbres dans de bonnes conditions, mais la cote, qui avait peu bougé dans la
période d’après guerre où une certaine désaffection s’était manifestée (Le N° 1
cotait alors 5 000 Francs en 1950. Il à fallu 10 ans pour qu’elle atteigne 10
000 Francs (anciens), monte maintenant de façon constante (10 à 20 % chaque
année).
Certains timbres sont de plus en plus recherchés. Le
N° 18 ( 1 Franc carmin de l’empire) se fait de plus en plus rare, les marchands
paient les beaux exemplaires pleine cote et les vendent 1,5 fois la cote.
Même dans les petits timbres, si vous trouvez de
belles pièces à 50% ou des pièces superbes à 75% de la cote, vous ferez encore
une bonne affaire. Chaque année, le nombre de ces timbres diminue alors que l’on
retrouve périodiquement des stocks importants de semi-modernes ou modernes.
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